Note 1 : le masculin est utilisé pour faciliter la lecture du texte.
Note 2 : mes réflexions se limitent l’écriture de la fiction.
Le présent billet fait partie d'une suite de six
réflexions qui s'intitule « Quand l'idée s'envole vers le lecteur».
Le lecteur s’intéresse au
livre en fonction de plusieurs facteurs. L’image (la C1, dans
le jargon littéraire) l’attire. Il prend le bouquin dans ses mains, lit la quatrième de couverture (la C4). Il porte attention au nom de l’auteur, à celui de la maison d’édition. Un lecteur
averti note l’ISBN, le CIP, le code-bar, la page des crédits, le copyright.
Tous ces détails sont importants dans la fabrication d’un livre.
OK… mais l’auteur, lui, il
commence par quoi? D’accord, examinons le travail des intervenants dans la production d’un livre.
Le processus d’édition varie d’une maison à
l’autre, tout comme les talents des éditeurs. Le créateur doit
chercher ce qui lui convient. Il prend son temps, pose les bonnes questions et il tient
compte de ses propres contraintes et de ses besoins. J’espère que ce billet
contribuera à aider l’auteur dans ses choix.
La création :
L’idée appartient au
créateur. Il la valide et effectue les recherches nécessaires. Il écrit le
texte, le corrige, le réécrit, le révise et le corrige encore. Il est imputable
de la qualité du manuscrit, tant en ce qui a trait à l’originalité, le bon
usage de la langue et la cohérence du récit. Il soigne la présentation de son
texte pour le transformer en un manuscrit stable et publiable. En échange, il
jouit d’une grande liberté pour le développement de l’histoire. Son travail
dure des mois, des années même.
Note : Le créateur
est le moteur de la chaîne du livre. Sans lui, il n’y a pas de bouquin. Pas
d’industrie du livre non plus. Apprenons à mieux reconnaître son apport dans le
milieu littéraire au Québec.
La collaboration :
L’auteur consulte plusieurs
personnes au cours de l’écriture de son texte, pour améliorer son histoire
comme : un coach, un comité de lecture, les bêta-lecteurs, des
spécialistes dans les sujets traités dans son livre et d’autres.
Note : les
collaborateurs les plus importants sont les membres de sa famille et ses amis proches. Ils sont là, parfois dans l’ombre, à l’observer s’engouffrer
dans son monde inventé, sans s’offusquer. Ils sont toujours là quand le créateur sort finalement de sa bulle pour reprendre sa vie sociale.
L’édition :
De façon générale, l’édition
consiste à rendre l’histoire accessible, sous la forme d’un livre, aux lecteurs. L’éditeur
évalue le manuscrit et décide de l’éditer ou pas. Il coache l’auteur pour
améliorer son texte. Il négocie le travail de professionnels tout au long
du processus. Il vérifie aussi que
toutes les informations que doit contenir un livre (l’ISBN, le catalogage, le droit
d’auteur, la pagination, et bien d’autres) sont exactes. Il agit en contrôleur
de qualité. Cette phase prend entre trois et six mois. Les étapes
principales sont les suivantes : la correction, l’infographie, la
correction d’épreuves, et l’impression. L’édition fait l’objet de mon prochain
blogue.
Note : plus la synergie est grande entre le créateur et l’éditeur, plus la qualité du livre sera excellente. Pour l’auteur, le choix d’un éditeur avec qui il est à l’aise et se sent respecté est capital.
Note : plus la synergie est grande entre le créateur et l’éditeur, plus la qualité du livre sera excellente. Pour l’auteur, le choix d’un éditeur avec qui il est à l’aise et se sent respecté est capital.
La distribution :
L’auteur peut écrire la plus
merveilleuse histoire et l’éditeur fabriquer le plus beau bouquin, mais ça n’ira
pas très loin si le livre demeure inaccessible. Le distributeur fournit les exemplaires aux libraires. L’auteur et l’éditeur font
de nombreux efforts pour faire connaître le livre, mais il demeure que les
possibilités de ventes qu’apportent plus de 450 librairies au Québec ne sont
pas à négliger.
Note : Si vous
hésitez à requérir au service d’un distributeur, sachez que la disponibilité de
vos livres en librairie est un critère sine qua non pour avoir le droit de les
exposer dans les Salons du livre au Québec.
La diffusion :
Le distributeur assume souvent le rôle de diffusion, c’est-à-dire de présenter les nouveautés aux
détaillants et de leur laisser des livres en office chez les libraires. Parfois,
l’éditeur engage un diffuseur pour faire la promotion de ses livres. Ça a du sens considérant que plusieurs dizaines de milliers de bouquins sont imprimés chaque année. Le libraire, aussi compétent qu’il soit, ne peut les connaître tous. Par contre, pour qu’il
puisse vendre le livre, le libraire doit savoir qu’il existe. La fonction de diffusion prend ainsi tout son sens.
Note : Le diffuseur participe à la promotion
du livre en favorisant son placement sur les rayons des librairies.
Le libraire :
Selon la Loi sur le développement des entreprises québécoises dans
le domaine du livre de 1981, le libraire
est l’agent principal de la promotion du livre au Québec. La loi protège son revenu, pourvu qu’il y ait des ventes. Cependant, depuis
1981, le comportement des Québécois a changé. Certains préfèrent le livre
numérique pour sa portabilité. Ils commandent aussi leurs exemplaires en ligne, ajoutant le coût de transport plutôt que de se déplacer. Les ventes
à prix réduits des grandes surfaces diminuent d’autant les revenus du libraire. Les lecteurs visitent de moins en moins
la librairie de leur quartier. En conséquence, le libraire réduit sa surface
littéraire et s’engage dans la vente d’autres produits.
Note : L’écrivain visite tous les coins du
Québec pour présenter son livre. Pourquoi ne pas prendre une heure ou deux pour
rencontrer les libraires de la région? Ils sont accueillants. Ils aiment les
bouquins. On y gagne à les connaître.
Le lecteur :
Hé oui! Le lecteur
fait également partie des intervenants. De plusieurs façons, d’ailleurs. Dans la chaîne du livre, il est LE consommateur. Il achète son exemplaire dans
un Salon du livre, une foire, une grande surface, en ligne ou chez le libraire du coin.
Il pourrait aussi demander à sa
bibliothèque de l’acheter. Il parlera du livre à d’autres qui, à leur tour, se le procureront. Ainsi le lecteur devient un véhicule puissant pour la promotion
de l’oeuvre. Son apport sera efficace pourvu qu’il aime le livre...
Note 1 : Il ne faut pas négliger le rôle du lecteur dans la stratégie de marketing. Sauf, bien sûr, si vous lui vendez un produit défectueux, imparfait,
plein de fautes et mal écrit.
Note 2 : On espère
toujours que le lecteur adopte notre livre, mais la situation devient
gratifiante quand il adopte l’écrivain. Il est donc très important de le
traiter avec l’égard dû à quelqu’un qui participe à la rentabilité de notre
entreprise.
Le marketing :
Une fois que le livre est
produit, il faut trouver la clientèle appropriée. Les Salons du livre, les dédicaces
en librairie et les lancements font partie de la phase marketing. L’éditeur
place le livre sur différentes plateformes de ventes (Kobo, Kindle, Amazon,
Chapters-Indigo, son site web, des communiqués de presse, autres). De son côté,
l’auteur participe aux activités prévues par l’éditeur, mais aussi, en se
faisant connaître par lui-même en tant qu’écrivain.
Note : j’invite les
auteurs à visiter le site Éditions du
Défi/marketing d’auteur où ce sujet est débattu
largement.
Entrepreneuriat :
On me demande souvent combien
d’heures prend la gestion de mon entreprise (l’administration, l’édition, la
gestion des contacts, la promotion, le marketing, les communications, les
présences en Salon du livre, les voyages, les conférences…, ouf!). Quand
j’ai décidé de fonder ma propre maison d’édition, j’ai aussi déterminé que
l’administration de mon entreprise ne prendrait jamais plus que la moitié des
heures dédiées à l’écriture. Ça demeure un défi quotidien.
Bref, je suis une écrivaine… et une femme d’affaires. Heureusement, les deux carrières s’arriment adéquatement et me comblent de bonheur.
Bref, je suis une écrivaine… et une femme d’affaires. Heureusement, les deux carrières s’arriment adéquatement et me comblent de bonheur.
Aujourd’hui, le milieu
littéraire est saturé du point de vue de l’offre. La clientèle s’effrite au
profit d’autres médiums plus visuels. Il vaut mieux que l’auteur développe des
compétences d’entrepreneuriat pour faire carrière et établir son propre plan marketing, peu importe le type d’édition qu’il choisit.
Je vous souhaite de belles heures d’écriture!
Suzie Pelletier
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